Le 31 mai 2023, Odalys Group* publie son baromètre du tourisme durable. 

L’étude démontre des paradoxes chez les voyageurs Français.

Presque au même moment, Booking.com* publie une étude pour comprendre les freins à l’adoption de voyages plus durables.

Cet article décryptera ces deux études. Puis, pour pallier les freins évoqués, il vous proposera 6 exemples de voyages en slow tourisme adaptés à différents profils, ainsi que des recommandations de ressources pour s’informer.

*Enquête réalisée 30 mars au 07 avril 2023 par Madeinvote via Facebook et Instagram auprès de 1 000 Français.e.s, âgé.e.s de 18 à 65 ans, représentatifs de la population française. *L’étude a été réalisée sur un échantillon de 33 000 voyageurs dans 35 pays et territoires. 

Les paradoxes du tourisme durable

La voiture reste le mode de transport privilégié

voiture frein au voyage durable

63% des répondants affirment que le transport est le premier levier du voyage durable, devant le choix d’hébergement, de destination et d’activités. Pourtant, ils sont 54% à déclarer continuer d’utiliser leur voiture thermique. Elle reste le mode de transport le plus utilisé pour partir en vacances, devant l’avion (19%) puis le train (13%).

Les Français encore mal informés sur le tourisme durable

Si presque un Français sur deux se sent concerné par les enjeux du tourisme durable (46%), le concept reste flou pour une majorité d’entre eux. 

Pourtant, plus en plus d’hébergements et d’agences de voyage en faveur du tourisme durable émergent. Paradoxalement, les Français ressentent toujours un vrai manque d’information. 64% estiment que les actions environnementales des professionnels ne sont pas suffisamment mises en avant.

De plus, bien que l’impact du tourisme soit de plus en plus connu, 7 répondants sur 10 affirment ne pas être plus sensibles et amenés à adopter des gestes éco responsables en vacances que le reste de l’année.

 

Quels freins au tourisme durable ?

Le voyage durable encore trop cher

54% des répondants de l’étude Booking ont déclaré les options plus durables trop chères. Seuls 38% sont prêts à payer davantage pour une certification durable.

Globalement, l’étude met en évidence une envie de voyager plus durablement, freinée par un pouvoir d’achat limité. Un frein accentué par la hausse de l’inflation. La dimension durable n’est donc plus une priorité face à l’augmentation du coût de la vie. 

L’étude démontre aussi que 43% des voyageurs souhaiteraient bénéficier d’incitations économiques pour les aider à s’offrir des voyages durables.

voyage durable encore trop cher

Le voyage durable encore trop contraignant

Au-delà de la dimension économique, le rapport met en évidence d’autres freins et idées reçues. 59% des répondants pensent qu’il n’y a pas assez d’options de voyages durables et 71% attendent des entreprises qu’elles proposent des voyages plus durables.

Le voyage durable est aussi vu comme trop compliqué à organiser. 44% des voyageurs Français disent ne pas savoir vers qui se tourner… malgré l’émergence grandissante de plateformes de référencements comme Flockeo ou Fairbnb. Cela rejoint l’étude d’Odalys Group au sujet du manque d’information.

A cet égard, le collectif Itinéraire Bis, composé de journalistes, de communicants, d’éditeurs et d’experts en environnement, a été créé en juin 2023 dans le but d’aider les journalistes à transformer nos imaginaires du voyage. Itinéraire Bis offre les ressources nécessaires pour intégrer les enjeux du voyage durable au cœur des lignes éditoriales, permettant ainsi de mettre le pouvoir de prescription du journalisme au service d’un changement de société global.

Pour reprendre une phrase lue dans une tribune du philosophe Gaspard Koenig pour Les Echos et reprise par Jean-Marc Jancovici : “La seule solution viable n’est pas de restreindre nos désirs, mais d’en changer”.

Il est urgent de réinventer le tourisme !

Slow tourisme local : 

Léa et Lucie ont 22 ans et habitent à Clermont-Ferrand pour leurs études. Étudiantes, elles ont un budget limité et peu de vacances. Et puis finalement, elles se rendent compte qu’elles ne connaissent pas tant l’Auvergne que ça. Elles décident alors de se rendre en Haute-Loire.

Au programme : 

gorges de la loire
Gorges de la Loire  ©Auvergne Slow
Slow tourisme itinérant et sportif 

Inès et Lucas, 35 ans, habitent près d’Angers et adorent se rendre au travail à vélo. Cette année, ils ont envie de se lancer dans l’aventure du voyage à vélo ! En France comme en Europe, il y a tellement de vélo-routes que c’est dur de faire un choix !

Pour leur première aventure, ils choisissent un itinéraire facile et près de chez eux en suivant une partie de la Loire à Vélo qui relie Nantes à Nevers.

Sur un week-end de 3 jours, ils parcourent à leur rythme les 105 km qui relient Angers à Nantes. Cet itinéraire plat est parfait pour découvrir le voyage à vélo. 

Ils organisent leur voyage grâce à France Vélo Tourisme et au podcast Le Vert à Moitié Plein. Ils choisissent leur hébergement grâce au label Accueil Vélo.  Au fil de ce week- end le long de la Loire, ils traversent des petits villages ligériens, des vignobles et les zones humides de l’Anjou. Ils se restaurent facilement grâce aux nombreuses guinguettes du long de la Loire ! Pour rentrer chez eux, ils prennent un TER de la région Pays de la Loire.

D’ailleurs, ce week- end leur a tellement plu qu’ils ont décidé d’aller encore plus loin ! Pour leurs prochaines grandes vacances, ils tenteront de relier Angers à Amsterdam et feront également le retour en train. Pour planifier leur itinéraire, ils utilisent des applications de GPS spécialisées dans le vélo comme Komoot et Mappy. Ils prévoient de dormir chez des Warmshowers, un système d’échange gratuit d’hébergement entre cyclo-voyageurs à travers le monde. Ils rentreront en train en planifiant leur trajet avec Rome2Rio .

Carte de la Loire à Vélo
La Loire à Vélo  ©La Loire à Vélo
Slow tourisme en vacances / travail 

Myriam travaille à Toulouse. Son emploi lui permet le télétravail. Elle souhaite rendre visite à une amie qui habite à Bergen en Norvège mais est embêtée à l’idée de prendre l’avion. 

En train, cela lui prendrait 3 jours… soit aller / retour quasiment une semaine ! C’est long ! 

D’un autre côté, cela lui aurait permis de passer par 5 pays et donc 5 cultures différentes (France, Allemagne, Danemark, Suède, Norvège) et ça lui fait bien envie !

Elle convainc son employeur de la laisser télétravailler dans le train en lui faisant écouter l’épisode du Vert à Moitié Plein où quatre télétravailleurs racontent comment ils sont partis en Norvège en train depuis Toulouse également ! Pour organiser son périple, elle utilise les plateformes Mollow, Hourrail et Rome2Rio .

Comme elle a moins de 28 ans, le pass Interrail Jeune lui offre des tarifs très préférentiels – finalement identiques à ceux de l’avion. L’expérience est réussie ! Ce qu’elle a le plus aimé, c’est de comprendre les changements de climats et de biodiversités en voyant les paysages défiler petit à petit… C’est décidé, ses prochaines escapades en Europe se feront en train. 

Voyage durable en train en Norvège
Voyage en train en Norvège  ©Flockeo
Slow tourisme à pied

Nadine et Fabrice ont 45 ans, habitent un petit village dans le Gard. Le week-end, ils adorent partir randonner dans les Cévennes avec leur chien. De longue date, ils sont tentés par le chemin de Stevenson… 

Et s’ils partaient réaliser ce rêve pour leurs prochaines vacances ? Ils préparent leur itinérance directement grâce au site de l’association du chemin de Stevenson qui leur permet également de réserver leurs hébergements le long de la route. 

A côté, leur fille fait de l’équitation depuis plusieurs années… et préférerait largement partir randonner à cheval ! Elle part alors en itinérance avec Cavalquinta, les spécialistes de l’itinérance à cheval en Cévennes.

Voyage durable en itinérance dans les Cévennes
Cévennes, Thoiras, ©EliseCABANE
Slow tourisme et voyage marin

Chloé et Hugo sont passionnés par le monde marin et aimeraient se rendre en Corse en voilier. 

Ils hésitent… plutôt bateau stop ou voyage plus organisé ? S’ils veulent aller au plus simple, ils pourront partir avec Sailcoop, la première coopérative qui propose des trajets commerciaux en voilier entre la côte d’Azur (Saint-Raphaël) et Calvi.

Si leur budget est plus limité, il existe de nombreux groupes Facebook pour organiser du bateau-stop.

Voyage durable en voilier
Slow tourisme en micro aventure

Pascal, 50 ans, découvre le concept de microaventure sur les réseaux sociaux. Et ça tombe bien, il existe des stages de survie à côté de chez lui ! Et si c’était l’occasion de vivre un week-end un peu différent ? 

La microaventure, c’est l’aventure… mais pas telle que l’on s’imagine ! La pratique a été conceptualisée par l’aventurier Alastair Humphreys en 2012 et aurait les merveilleuses vertus de réenchanter notre rapport au voyage… nous permettrait de partir sans vraiment partir…

Plus concrètement, la microaventure, c’est partir quelques jours près de chez soi, le plus souvent dans la nature et en itinérance, pour (re) découvrir son territoire à cheval, en canoë, à pied, à vélo, en mode survie et bushcraft.

Pour se renseigner sur la microaventure et choisir le stage de ses rêves, Pascal a le choix ! Voici les spécialistes de la microaventure en France : 

Rendre le voyage durable accessible… on est sur la bonne voie !

chemin -canva

En partant des freins constatés au voyage durable, le but de cet article était de vous montrer différentes manières de voyager durablement, en slow tourisme et selon vos profils.

Si nous ne pouvons pas changer le monde, nous pouvons prendre part à un mouvement positif !

A notre petite échelle, sur nos blogs respectifs et via le podcast Le Vert à Moitié Plein, nous mettons en lumière des idées, des projets et des personnalités qui agissent pour un voyage durable équilibré dans ses dimensions environnementale et socio-économique. Le travail est loin d’être terminé mais si via cette collaboration entre Auvergne Slow et Flockeo, nous avons pu vous donner de nouvelles idées et vous faire découvrir de nouvelles façons de voyager, alors c’est déjà un grand pas !