Pourquoi protéger la biodiversité ? Ce n’est pas juste une question d’éthique. La biodiversité offre des services indispensables aux sociétés humaines. Son évolution est le résultat d’interactions entre les êtres vivants et leurs milieux. Chaque action humaine impacte ces écosystèmes naturels. L’urgence écologique a été déclarée. L’heure n’est plus de constater mais d’agir. L’observation de la terre par satellite répond à cette urgence. Car elle permet d’identifier et d’anticiper les zones fragilisées afin qu’elles ne soient plus impactées.

Qu’est-ce que la biodiversité ?

Le mot biodiversité s’apparente de plus en plus à un concept. Pourtant, la biodiversité est l’essence de la vie sur la terre. Car ce terme composé de bio (du grec βίος « vie ») et du mot « diversité » rassemble toutes les formes de vie terrestre.

Il est introduit en 1994 dans le Dictionnaire Petit Larousse. Sa définition est la suivante « Diversité des espèces vivantes et de leurs caractères génétiques ». Sa naissance est étroitement liée à la prise de conscience mondiale face à l’urgence de protéger la Nature. La diversité naturelle a toujours accompagné les sociétés humaines. Qu’elles soient culturelles, esthétiques, utilitaires, les ressources naturelles sont nos matières premières. Mais avant tout, c’est grâce à la biodiversité que nous vivons ! Elle nous fournit nos besoins primaires, qui sont de respirer, de nous nourrir et de boire. Mais elle a dû attendre les Sciences naturelles et l’écologie pour être reconnue. Alors voilà l’histoire de ce mot, aujourd’hui devenu un leitmotiv.

Une reconnaissance tardive de la biodiversité

En 1859, elle est mise en lumière par le naturaliste Charles Darwin. Son ouvrage scientifique L’Origine des espèces fournit la première théorie sur l’origine de la diversité du vivant. En parallèle, de nombreux pays sont en pleine révolution industrielle. C’est le passage d’une économie basée sur une agriculture traditionnelle à petite échelle à une économie valorisant une production mécanisée à grande échelle. Cette nouvelle économie productiviste va impacter la biodiversité. Car elle a besoin de ressources naturelles pour produire.

Pollution industrielle
Agriculture mécanisée

Dans les années 60, la sonnette d’alarme est tirée. De nombreux scientifiques s’inquiètent face à la crise écologique causée par les activités humaines.

« Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature. »

L’année 1992 marque un tournant avec le sommet de la Terre à Rio de Janeiro. Lors de cette convention naît le concept de développement durable. Il est présenté dans un texte de 27 principes. Le premier étant « Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature ». C’est au cours de ce sommet qu’est adoptée la Convention sur la diversité biologique. Elle relie les enjeux du développement durable à ceux de la biodiversité.

La biodiversité sur le devant de la scène mondiale

La préservation de la biodiversité est devenue une nécessité mondiale. Car elle est notre plus grande alliée. Mais pour la restaurer, un état des lieux s’impose. C’est le sujet du film “Une vie sur notre planète” de David Attenborough. À l’âge de 7 ans, il était déjà naturaliste. Sa curiosité scientifique l’a mené à parcourir le monde à la recherche d’endroits reculés et sauvages. Maintenant âgé de 94 ans, il est témoin de la dégradation de la biodiversité. En 2020, il ne reste plus que 35% d’espaces sauvages sur terre. L’humain a voyagé, et s’est installé, aux quatre coins du monde. Son documentaire dresse un constat alarmant de la naturalité de notre planète.

Les éléments, terre, eau et air qui composent notre planète sont lourdement impactés.

Terre

La moitié des terres fertiles sont devenues des terres agricoles. Ces sols sont surexploités par l’agriculture intensive. Alors qu’elle occupe 75% des terres cultivées, l’agriculture industrielle produit seulement 30% de la nourriture que nous mangeons. Pour arriver à ses fins, elle consomme des énergies fossiles et injecte des produits chimiques dans le sol. De plus quand le sol fatigué, de ces monocultures, n’offre plus de nourriture, les agriculteurs défrichent les forêts à la recherche de nouvelles terres. Les forêts tropicales sont rasées pour la monoculture de palmier à huile et l’industrie du bois. Ce ne sont pas que les arbres qui disparaissent mais l’ensemble de leurs habitants. Par exemple, deux tiers de la population des orangs-outans a été décimée en 60 ans.

Déforestation par brûlage pour mise en culture – Jami Dwyer
Sillons dans le sol
Orang-outan
Monoculture de palmier à huile

Eau

La mer est une autre surface naturelle subissant les assauts du mode de vie humain actuel. Dès 1998, le blanchiment des récifs coralliens a été mondialement reconnu. Ce blanchiment est dû aux coraux qui expulsent les algues avec lesquelles ils vivent en symbiose. Parmi les causes de ce blanchiment, toutes formes de déséquilibre écologique sont plausibles, l’effet de serre qui augmente la température des océans et son acidité, la pollution, la surpêche etc. Les flottes de pêche ont déjà éliminé 90% des gros poissons. La vie dans l’océan s’effondre.

Blanchiment du corail – Kelsey Roberts
Arrosage sur culture intensive

Revenons sur les surfaces continentales, les populations d’eau douce ne sont pas épargnées. Les activités humaines ont réduit leur taille de plus de 80%. L’urbanisation, l’artificialisation des sols a un effet indirect mais très impactant sur la qualité de l’eau douce. Car le sol a un rôle purificateur sur l’eau. De par ses propriétés physiques et chimiques, il absorbe et dissout les particules polluées. Sa faune agit également comme un filtre biologique. Les pollutions d’origine agricoles sont certainement les plus connues. L’utilisation de produits chimiques, les fertilisants et l’élevage intensif alourdissent l’ardoise. En plus de la polluer, l’agriculture intensive consomme 70 % des ressources d’eau.

Air

La première indication que la Terre perdait son équilibre est le réchauffement de l’air. En 1950, l’ONU crée le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Plus de cinquante ans après, en 2007, les experts s’accordent à dire que les activités humaines génèrent le réchauffement des températures océaniques et atmosphériques. Car elles provoquent des gaz à effet de serre.

L’équipe de Frozen Planet, témoigne dans son documentaire raconté par David Attenborough de la fonte des glaces. Dans l’Arctique, la glace de mer estivale a diminué de 40% en 40 ans. Avec son écosystème unique, l’Antarctique est également sous haute surveillance. Sa région vierge et sauvage fait partie des plus précieuses de la planète.

Restaurer la biodiversité

Ce constat alarmant appelle à l’action, immédiatement. La question de la biodiversité est globale, telles les actions nécessaires pour sa préservation. Des actions coordonnées qui permettent la préservation d’écosystèmes complexes. Le premier outil nécessaire est le passage du constat à la supervision et à l’action. En effet, la science permet de développer une compréhension du problème. Désormais, il nous faut passer à la systématisation de l’observation et le suivi précis de l’évolution de la situation. C’est dans ce sens que l’utilisation des données de l’observation de la terre par satellite permet une supervision globale, cohérente et conforme aux exigences scientifiques.

Ce type de données permet de piloter le changement nécessaire et d’accompagner progressivement la société dans sa transformation inéluctable. Il ne nous faut pas changer les règles du jeu existant, il nous faut simplement changer de jeu. Identifier les zones sous pression, modéliser et prédire l’impact de l’humain sur le vivant, mais aussi augmenter notre résilience collective à travers la mise en place d’actions pertinentes sont tous des objectifs que nous pouvons poursuivre sans tarder. La crise sanitaire est un exemple de l’étendue de notre capacité d’adaptation. Employons cette capacité pour nous rapprocher de la Nature.

« Il me semble que le monde naturel est la plus grande source d’excitation, la plus grande source de beauté visuelle, la plus grande source d’intérêt intellectuel. C’est la plus grande source de tout ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue. »

David Attenborough